Lundi 16 juillet

C’est aujourd’hui le quatorzième jour de voyage. Ce matin, j’ai été réveillé par un ronflement de moteur que j’attribuais un peu rapidement au train. Vu le temps que çà durait j’étais un peu étonné….effectivement, quand je suis sorti du lit, j’ai pu voir un énorme bateau à quai dont les moteurs tournaient sans interruption depuis un moment.

Donc, en principe, le bus emmenant au départ de la randonnée Romsdalseggen devait partir à 9h30. Comme je n’aime pas être en retard, c’est un peu après 9heures que je marche vers l’office de tourisme, distant d’à peine 5 minutes du parking qui me tient lieu de bivouac. Quand j’arrive, un bus est déjà en place avec de nombreuses personnes porteuses de sac à dos. Pas de doute, c’est là que çà se passe. Sur l’achat du billet à l’office de tourisme, j’ai été assez performant. Il y avait plusieurs files d’attente, assez longue et un employé tout seul derrière son guichet !!! En bon Français, j’y suis allé et je suis ressorti porteur du fameux sésame. Mais, entre temps, le bus s’était rempli, sauf une place pour personne seule mais comme çà a été annoncé en Norvégien, j’ai loupé l’occase !!!

Il a donc fallu attendre qu’un second car arrive. Je n’ai pas manqué de remarquer que lorsque la personne de l’office de tourisme a demandé que nous formions une file pour attendre le précieux véhicule, tout s’est passé dans un ordre incroyable et une belle ligne s’est formée.

Autre sujet d’étonnement, toujours la même personne a demandé à la cantonade si tout le monde avait bien son billet et dans le bus personne ne s’est chargé de vérifier….je ne vais pas jusqu’à dire que j’ai regretté d’avoir acheté mon billet mais je pense qu’il n’y a eu aucune fraude !!! normal, je devais être le seul Français.

Vers 10h15, le troupeau est débarqué sur le parking et le programme est affiché.

Et déjà en perspective, de la neige…

Les premières centaines de mètres sont pénibles, une file indienne et hétéroclite. Il y a même des gens qui ont prévu de porter des enfants en très bas âge, des chiens qui devront rester en laisse.

Au début, çà grimpe gentiment,

il y a même des cascades

après une zone relativement plate qui me fait penser que le plus fort est derrière moi, vient ce que je pense être le plat de résistance, une montée abrupte et dans la caillasse sous le soleil de midi approchant. Je souffre un peu, d’autant plus que je me trouve derrière quelqu’un qui fait des arrêts fréquents et le passage étroit ne permet pas de doubler. Ce qui fait notre force à nous les « aînés », c’est la régularité et ces redémarrages successifs me cassent le rythme.

Un peu de neige 

et voilà une vue dégagée pour un arrêt « restauration ».

Je ne traine pas, me disant que cette fois il ne reste plus que de la descente, ce qui n’est pas mon terrain de prédilection donc autant y aller « cool ».

Mais je n’avais pas tout compris, il restait de l’escalade à faire et des passages très étroits avec une chaine.

 Pour moi, ce fut la surprise du jour. Depuis 10 ans, suite à un événement professionnel qui m’a touché indirectement, je suis pris de vertige mais je croyais dans des conditions particulières et en tout cas pas celles-là…je m’étais trompé car le vertige m’est tombé dessus. Je pense que des personnes plus atteintes que moi auraient été complétement bloquées. Quoiqu’il en soit, je me suis arrêté, j’ai demandé à des marcheurs qui, eux redescendaient, s’il n’y avait pas d’autre possibilité pour aller à Andaslnes, hélas non. Devant cette situation, je ne sais pas comment j’ai fait, je me suis concentré, j’ai grimpé mais j’ai dû beaucoup me crisper, tétaniser mes muscles avec des conséquences pour la suite…

Donc je suis arrivé au sommet

J’ai pu jouir de ce panorama

Et ce fut la descente, interminable car plusieurs fois j’ai eu des contractures musculaires, alternativement dans l’une puis l’autre jambe et ainsi de suite. Obligé de m’arrêter, ne pas savoir comment se mettre.

Au final, je suis arrivé en 5h30 pour un parcours donné entre 5 et 8h donc je suis content quand même, j’ai pu profiter de vues superbes. Néanmoins, maintenant il faudra que je fasse avec ce vertige, à moins que cela se soigne quand on en connait l’origine.